Le poivre de Tasmanie

photo/ Doronenko

La Tasmanie, découverte par le navigateur hollandais Abel Tasman au 17ème siècle, fut l’un des premiers territoires colonisées par les occidentaux, et ce fut donc celui qui paya le plus lourd tribu. Catastrophe écologique, extinction d’espèces endémiques (comme le célèbre Tigre de Tasmanie –thylacinus cynocephalus-), extermination de peuple premier… En 1876, Truganini, la dernière Aborigène de Tasmanie disparut, et avec elle probablement quantité de recettes à base de poivre de Tasmanie.

Le poivre de Tasmanie (Tasmannia Lanceolata) se présente comme un grain de poivre fripé. Cette baie parfumée libère tout d'abord un goût doux, presque sucré, et puis toute la puissance de cette épice se libère avec retard, sans pour autant atteindre la force des piments ou du poivre. Enfin elle laisse en bouche cette sensation de légère anesthésie à la façon du poivre de Sichuan…

Epice au parfum puissant, il faut l'utiliser avec parcimonie car elle couvre facilement les autres parfums. Les feuilles servent, elles aussi, d'épice, fraîches ou réduites en poudre, elles ont une saveur proche des baies, mais sans leur goût sucré. Elle est utilisée traditionnellement dans la cuisine australienne et de nouveau puisque les saveurs du bush sont à la mode. Elle est principalement utilisée pour mariner les steaks d'émeu ou de kangourou avant le passage au barbecue.

Un principe piquant à retardement (polygodial) a été découvert en 1962 dans cette épice. Elle a par ailleurs des vertus antimicrobienne, antifongique, répulsif, piscicide.

Difficile à trouver en Europe, vous pouvez vous la procurer sur internet, auprès de la société Diemen Pepper (ou chez Hédiard).