Un pistachier globe-trotter

 

 

Pistacia atlantica (Anacardiacées)

Pistachier de l’Atlas, Mt Atlas mastic tree, Persian turpentine tree (eng.), Baneh (iran), Botma ou Betoum (arabe)

 

Originaire de l’ancienne Perse, le “Baneh” se répandit toujours plus à l’ouest; par le maghreb, il devint pistachier de l’Atlas, puis traversant les mers, Pistacia atlantica, et enfin Almacigo aux îles Canaries.

Arbre remarquable des forêts thermophiles canariennes, il peut dresser sa couronne de feuilles lancéolées d’un vert intense jusqu’à 10 mètres de hauteur. C’est une espèce dioique, c’est à dire qu’au printemps fleurissent des fleurs mâles (jaunâtres) et des fleurs femelles (rougeâtres).

En médecine naturelle, l’Almacigo comprend des propriétés médicinales intéressantes. Ainsi, les propriétés analgésiques de sa résine (appelée Saquez en Iran) servaient autrefois à renforcer les gencives. Les infusions de ses fruits ont des propriétés anti-diarrhéiques et anti-catarrhales.

Des monts Zagros aux forêts canariennes, l’Almacigo a toujours été un bois recherché par les exploitants forestiers et les ébénistes. Ses fruits (pistaches) sont comestibles, mais ont un goût prononcé de térébenthine (issu d’ailleurs d’une autre variété, Pistacia terebinthus). Ils sont extrêmement riches en huile (à plus de 45%). Attaqué par les pucerons, l’Almacigo développe des galles rouge intense, dont les tanins étaient utilisés autrefois pour tanner les cuirs.

Après l’archipel des Canaries, ce bel arbre oriental a continué son périple jusqu’en Amérique,où il a été massivement introduit comme porte-greffe pour les pistachiers vrais, notamment en Californie.   Il s’est d’ailleurs tellement plu dans ce pays, qu’il est désormais considéré comme plante invasive.

L’Almacigo est présent sur toutes les îles de l’Archipel (sauf à La Palma, et El Hierro).

 photo:  Pavel Buršík

Sisymbre

 

Erysimum officinale, syn. Sisymbrium officinale

Herbe aux chantres, Vélar, Tortelle, Julienne jaune, Moutarde des haies

 

Thérapeutique, le Sisymbre entre dans la composition de remèdes traditionnels, aux vertus stimulantes, toniques et surtout anti-inflammatoires. A ce titre, elle a les mêmes qualités que l'Aigremoine eupatoire, à savoir traiter la perte de voix des chanteurs.

En cuisine, elle est moins connue, et pourtant déguster ses  jeunes feuilles tendres comme légume (utiliser avant l'apparition des fleurs), en salade ou pour relever les sauces ou les soupes est un vrai délice. Elle rentre d'ailleurs dans la composition de nombreux plats au Pays de Galles (frite avec du hareng), en Allemagne (en salade, appelée « sasskraut »), ou encore aux îles Canaries (en sauce ou en salade, appelée « jaramago »).

Recette : Morues au sisymbre en cocotte

Photo/ Andreas Kammann; Dr. Heike EschConnu 

Dragonnier

Dracaena draco (Dracaenacées)

Dragon blood tree (en)

Plante endémique de la Macaronésie (et du Haut-Atlas marocain), elle a quasiment disparu de son milieu naturel. Comme le Gingko biloba, une autre relique, l'espèce a été sauvée grâce à l'horticulture, et aujourd'hui embellit un grand nombre de parcs et de jardins dans le monde entier. Par exemple, une célèbre allée de dragonniers centenaires peut être admirée dans le jardin d'essai à Alger (Algérie).

D'une longévité exceptionnelle, l'âge de cet arbre est estimé à plus de 600 ans. La maison Franchi, sur l'île de Tenerife, possédait dans son jardin, un spécimen de plus de 5000 ans, hélas arraché par un ouragan en 1868.

Sa sève produit une résine rouge soluble dans les substances grasses, appelée le sang du dragon. Les anciens romains l'utilisaient comme colorant et en faisaient le commerce.

A découvrir: Encens Sang Dragon

 

Photo/ Zyance- CC-by-sa-3.0.

Le laboratoire

Le bénéfice du dernier trek en Macaronésie, commence déjà se dissiper, et il est temps de se remettre au boulot.

Au boulot, et aux fourneaux !

A bientôt pour de nouvelles fiches et de nouvelles recettes !

 

Masca, Tenerife (Canaries)

Photo/ FloraTrek 2010

Un hiver aux Canaries

Tenerife 2010: une randonnée un peu particulière, avec un bébé de 9 mois, ce qui a donc nécessité une logistique précise...

Sinon, premières impressions 24h après notre retour: une île magnifique, la gentillesse de ses habitants, un climat divin (20°C à notre arrivée à l'aéroport du Nord), des paysages à couper le souffle (A quand le classement de Mascar au patrimoine mondial de l'humanité ?) et bien sûr une biodiversité, sur lequel je reviendrais dans de prochaines notes (le temps de classer mes 2 Go de photos).

Les bémols: des lieux sacrifiés à l'économie touristique de l'île (Playas de Las Americas, Los Gigantes...), la disparition d'une vraie culture insulaire (il n'en reste que des témoignages sous forme de statues aux carrefours des villes..), et une gastronomie locale globalement décevante (des plats de poisson très ternes, même dans des restaurants haut de gamme)...

En résumé: une vraie et belle destination nature et tropicale en hiver (et même pour une semaine, sans crochet par La Gomera, autre merveille..).

Coriandre

Introduite en Europe du Sud par les Romains, la coriandre serait originaire d'Egypte, où elle embaumait les tombeaux des anciens pharaons.

En herboristerie, ses propriétés analgésique, antiseptique, antirhumatismale, anti-spasmodique, anti-hystérique, carminative, eupeptique, stimulante voir euphorisante lui ont fait une place de choix dans de nombreuses pharmacopées traditionnelles.

En cuisine asiatique et orientale, ses jeunes feuilles hâchées servent à confectionner sauces, bouillons et soupes, à parfumer salades crues ou cuites, ou à accompagner viandes et poissons. Les graines (entières ou moulues) rentrent dans la composition des currys et des colombos. En Tunisie, on les retrouvent dans les légumes grillés de la méchouia. En Algérie, dans les Hauts-Plateaux, on les réduits en poudre, mélangés à une préparation d'ail, pour en agrémenter les couscous locaux. En parfumerie, l'essence de Coriandre rentre dans la composition de nombreux parfums parmi les plus connus (Coco, de Chanel). Dans l'industrie, elle rentre dans la composition du vrai Coca-Cola !

Les ressources de la Coriandre semblent sans fin, et si La Bible mentionne la coriandre, ce n'est sans doute pas par hasard.

Exode 16:31 : « La maison d'Israël donna à cette nourriture le nom de manne. Elle ressemblait à de la graine de coriandre ; elle était blanche, et avait le goût d'un gâteau au miel ».

Coriandrum sativum (Apiacées)

Cilantro (es), Coriander (en), Kuzbūr (كزبور), Hchich (حشيش), Kussbor, Persil arabe, Persil chinois (Hu Sui), Coentros (port).

Plante herbacée annuelle. Feuilles plates et dentelées nombreuses à proximité des racines, plus rares dans la partie supérieure de la plante. Fruits entiers creux, petites graines côtelées de couleur brun à beige. Racine charnue pivotante. Fleurs blanches-rosées en petites ombelles.

Recette FloraTrek : Poisson-perroquet à la coriandre

Photo/ Rlesve - Cc-by-sa-3.0.