Agave

 Agave americana (agavacées)

Pita, Maguey (Mex.), Cabuya, Century plant

 

L’Agave est une plante extraordinaire.

Plante succulente, appelée improprement « plante grasse » (car elle n’a pas de graisse) ; ses feuilles sont en fait dotée de sucs, qui vont retenir l’eau, lui permettant d’être parfaitement adapté à un environnement aride.

Appréciée pour ses qualités ornementales, l'Agave a été introduite et cultivée en Europe à partir du milieu du XVIe siècle. 

Aux Canaries, les Agaves ont longtemps été cultivées pour les fibres de leurs vastes feuilles charnues et épineuses, à partir desquelles on tressait des cordes.

Agave vient du grec αγαυος, qui signifie « digne d'admiration ». Il pourrait s'agir d'une référence à Agavé, tante de Dionysos dans la mythologie grecque, qui a instauré le culte de ce dernier, lié au vin, par analogie avec la boisson alcoolisée fabriquée à partir de certaines espèces du genre. 

Au Mexique, les populations indigènes préparaient la « pulque », une boisson traditionnelle à partir d’Agaves ou « Maguey ». Aujourd’hui, l’Agave bleue (ou Agave tequilana) est utilisée pour la production de la Tequila.

Enfin, après avoir vécu très longtemps (d’où son surnom de « plante centenaire »), avoir charmé les hommes de sa grâce, les avoir abreuvé de sa sève sucrée, l’Agave meurt en happening, après avoir déployé son unique fleur de plus de 10 mètres de haut.

Recette: Crevettes marinées au sirop d'Agave

Photo/ Carsten Niehaus 

Vinhatico (ou Laurier royal)

Persea Indica

Endémique en Macaronésie (Madère, Açores, îles Canaries, Cap Vert), le Vinhatico (Persea indica) est caractéristique de la forêt de Laurisilve. Zone constituée d'arbres et arbustes à feuilles de lauriers, elle se développe dans les zones montagneuses humides des îles.

Fossile vivant, il est le rare survivant de la flore luxuriante du milieu du Pliocène (Axelrod, 1978). D'une grande beauté esthétique, il est souvent utilisé comme plante ornementale dans les parcs et jardin (comme en Californie, où il est très répandu). Son écorce et ses feuilles sommitales comportent des propriétés antinflammatoires et bactéricides. Son bois est particulièrement recherché dans la construction et la menuiserie.

Photo/ Meneerke Bloem - Cc-by-sa-3.0.

Ficoide glaciale

 

Mesembryanthemum crystallinum (Aizoacées)

 Herba de plata (cat), Iceplant (en), Eiskraut (all), Herbe à la glace (fr), folha-de-gelo (por)

Cette plante a mauvaise réputation, et de nombreux pays (Portugal, Espagne, Californie, Australie..) la considèrent comme invasive et dangereuse.

Pourtant, en France (et dans de nombreux autres pays), la ficoide glaciale est protégée, et appréciée pour ses nombreuses qualités. Elle a des qualités diurétiques et de pansement gastrique. Elle est utilisée dans le traitement des inflammations des poumons. Les feuilles sont utilisées dans le traitement de l'ascite, la dysenterie et les maladies du foie et les reins. Elles peuvent également remplacer…le savon.

En cuisine, ses feuilles délicatement salées se cuisinent comme l’épinard et entrent dans la composition de nombreuses salades. Ses tiges peuvent être cuites avec du beurre ou du jus.

Aux îles Canaries, ses graines pulvérisées et cuites servaient de nourriture aux Gouanches (le peuple premier des Iles Canaries) (source : Broussonet). Les Espagnols appellent cette plante Barilla moradera, et Yerva moradera « ce qui prouve qu’ils la brûlent pour la réduire en cendre à l’usage des verreries ».

Recette: Ficoide en huître fumé

Photo/ FloraTrek 

Un pistachier globe-trotter

 

 

Pistacia atlantica (Anacardiacées)

Pistachier de l’Atlas, Mt Atlas mastic tree, Persian turpentine tree (eng.), Baneh (iran), Botma ou Betoum (arabe)

 

Originaire de l’ancienne Perse, le “Baneh” se répandit toujours plus à l’ouest; par le maghreb, il devint pistachier de l’Atlas, puis traversant les mers, Pistacia atlantica, et enfin Almacigo aux îles Canaries.

Arbre remarquable des forêts thermophiles canariennes, il peut dresser sa couronne de feuilles lancéolées d’un vert intense jusqu’à 10 mètres de hauteur. C’est une espèce dioique, c’est à dire qu’au printemps fleurissent des fleurs mâles (jaunâtres) et des fleurs femelles (rougeâtres).

En médecine naturelle, l’Almacigo comprend des propriétés médicinales intéressantes. Ainsi, les propriétés analgésiques de sa résine (appelée Saquez en Iran) servaient autrefois à renforcer les gencives. Les infusions de ses fruits ont des propriétés anti-diarrhéiques et anti-catarrhales.

Des monts Zagros aux forêts canariennes, l’Almacigo a toujours été un bois recherché par les exploitants forestiers et les ébénistes. Ses fruits (pistaches) sont comestibles, mais ont un goût prononcé de térébenthine (issu d’ailleurs d’une autre variété, Pistacia terebinthus). Ils sont extrêmement riches en huile (à plus de 45%). Attaqué par les pucerons, l’Almacigo développe des galles rouge intense, dont les tanins étaient utilisés autrefois pour tanner les cuirs.

Après l’archipel des Canaries, ce bel arbre oriental a continué son périple jusqu’en Amérique,où il a été massivement introduit comme porte-greffe pour les pistachiers vrais, notamment en Californie.   Il s’est d’ailleurs tellement plu dans ce pays, qu’il est désormais considéré comme plante invasive.

L’Almacigo est présent sur toutes les îles de l’Archipel (sauf à La Palma, et El Hierro).

 photo:  Pavel Buršík