Vexin, Buttes du Rosne

Après le désert, la pluie, la pluie, et encore la pluie, pour ce mois de Mai.Sur les collines du Vexin français, les plantes sauvages étaient nombreuses. Leurs feuilles étaient charnues. Leurs tiges étaient juteuses. 

Notre diner fut un vrai délice de gourmands. 

 

 

Saghro 23

Et voilà la fin de la route... Mais est ce véritablement terminé ?

Saghro 22

Il paraît qu'ici l'hiver, les nuits sont glaciales.

Difficile à croire vues les températures que nous subissons.

Saghro 21

Nous atteignons la forêt de Genevrier thurifère pluri-centenaires.

L'endroit est sacré; nous traversons en silence.

Saghro 20

Nous laissons les massifs de Buis des Baléares, accrochés au massif; l'étape est encore loin, il faut avancer.

Canneberge, le secret des immortels

Vaccinium subgen. Oxycoccus (Erycacées)

 

Cranberry (en), Atoca, pomme de pré (québec), Moosberen (de), Arandano rojo (es), Oxicoco (pt), 

 

L’Atoca des tribus Iroquoises, la grande airelle rouge d’Amérique du Nord, est une plante vivace, à petites fleurs ovales et roses, aux rameaux minces et rampants, et à feuilles persistantes, qui pousse à l'état sauvage dans les tourbières acides d’Amérique du Nord

 

Sa tige terminale en forme de canne de berger lui aurait donné son nom français (canneberge) ; tandis que les anglo-saxons auraient vu dans la forme de ses fleurs, une tête de grue (crane-berry).

 

Massivement cultivées et consommées aux Etats-Unis, elles accompagnent naturellement la traditionnelle dinde de la Thanksgiving.

 

Riche en antioxydants et en vitamine C, la canneberge est réputée avoir quantités de propriétés thérapeutiques, dont certaines restent à démontrer comme ses vertus anticancéreuses ou cardiovasculaires. Cependant, une récente étude (à paraître en Février 2014) de chercheurs du National Institute on Aging de Baltimore, a démontré que les cranberries pouvaient augmenter l’espérance de vie chez la mouche, de 25 à 30% !

 

INSOLITE. De culture complexe, cet arbrisseau à feuilles persistantes ne dépasse pas 30 cm de haut, mais peut vivre plus de cent ans.

 

Photo/ Liz West

 

2014

2013

se termine sur une note triste pour la biodiversité marine (animale et végétale),

avec le rejet par le parlement européen d’interdire le chalutage des hauts fonds,

le plus grand réservoir de biodiversité de la planète.

 

Ici comme ailleurs, le droit au rendement maximum du capital naturel impose sa loi !

Cette nouvelle loi d’airain que doit affronter les dernières communautés humaines, vivant en harmonie dans leur milieu naturel, comme les indiens Kogis de Colombie, les indiens Muria de l’Odisha, les Punan de Bornéo, les Hadzas, derniers chasseurs cueilleurs de Tanzanie... et bien d’autres.

 

A chaque extinction d’une espèce de plante ou d’animal, c’est une forme du vivant, qui disparaît. 

A chaque disparition d’une communauté humaine, c’est une part de notre humanité, qui disparaît.

 

En 2014, comme en 2013, je continuerais à vous emmener découvrir toutes les richesses de la biodiversité des plantes et des communautés d’hommes, qui les respectent et les protègent !

 

Une très belle année 2014

pleine de vie et de soleil à tous

et merci pour votre fidélité !

 

Photo/ Mark Dorf

Saghro 19

Le passage du col nous emmène vers le versant Nord du djebel, et la vallée du Dadès.

Au revoir désert de roches !

Arganier, la corne d'abondance

Argania spinosa L. (Skeels) (Sapotacées)

 Argan (am), Argane, Bois de fer, Argan (en), Arganbaum (de), Argania spinosa (es)

Arbre emblème du Royaume du Maroc, il se trouve concentré dans la plaine du Souss, et serait un survivant de la flore du tertiaire.

Arbre multi usages, l’arganier est une véritable corne d’abondance pour le Sud Est marocain, et l’arganeraie, une réussite d’agroforesterie traditionnelle.

Ses feuilles et ses fruits servent à l’alimentation des caprins et camelins. Véritable pâturage suspendu, il constitue l’unique fourrage du bétail durant la saison sèche.

Son bois très dur et lourd (appelé bois de fer) est recherché en menuiserie, et est utilisé également comme combustible.

Son huile obtenue à partir de la noix d’argane, est très appréciée sur le plan gastronomique. En usage externe, elle est utilisée comme huile de massage et soigne certaines maladies de peau (acné..). En usage interne, elle sert à lutter contre les douleurs rhumatismales et articulaires, et l'hypercholestérolémie.

INSOLITE. Répartie sur près de 800 000 hectares, la forêt d’Arganier représente 14,25% de la totalité de la forêt Marocaine.

Photo/ FloraTrek

Saghro 18

Si vous regardez bien, cette montagne ressemble au visage d'un Amazigh couché, les yeux tournés vers le ciel.

Alfa, la reine des steppes

Stipa tenacissima L.

Macrochloa tenacissima (L.) Kunth  (Poacées)

Stipe tenace, Sparte, Espart (cat), Halfa (ar). Esparto (es), Atocha (es), Halfagras (de)

La steppe d’Alfa, vaste « nappes » de touffes herbacées d’environ d’1 m de haut, constitue un marqueur visuel des paysages du Sud Est Marocain.

 

Cette herbacée vivace présente un fort intérêt écologique pour lutter contre l'érosion dans les régions de steppes arides. À cause des changements climatiques et de l’action de l’homme, cette plante est en régression, et remplacée par la rue sauvage (Peganum harmala L.), le pastel des teinturiers (Isatis tinctoria L.) et l'arabette des dames (Arabidopsis thaliana L.), moins efficaces contre l’érosion.

 

Plante fourragère, elle est largement pâturée par les chèvres, chevaux, chameaux et autres herbivores. En cuisine sauvage, ses graines germées sont comestibles, et forment des salades sauvages, plus digestes et riches en vitamines.

 

USAGE. 

Les atlasiens se servent de ses fibres pour fabriquer des cordages, tapis, et autres divers objets de sparterie : paniers, couffins... 

 

INSOLITE. 

Ces fibres entrent également dans la composition de papier haut de gamme, réputé pour sa douceur et son élasticité (alfa-paper).

 

Photo/ FloraTrek et Retama

Saghro 17

Nous sommes 3000 ans av JC. C'est le temps des moissons. Un temps paisible et joyeux.

Palmier nain

Chamerops humilis (Arécacées)

Doum (am), Palmier doum, Chamaerops (en), Palmito (es), Zwergpalme (de)

Spontané au Maroc jusqu’à 1200 m d’altitude, il se retrouve en Sicile, en Andalousie, et en Grèce, qui l’appelaient Phoenix chamaeriphes, ce qui signifie littéralement « palmier jeté à terre ».

Le Doum ne doit pas être confondu avec le Palmier Doum (Hyphaene thebaica), beaucoup plus grand, ni avec le Palmier nain (Serenoa repens), d’origine américaine. 

Espèce dioïque, le palmier nain se développe à partir de drageons, c’est-à-dire de jeunes pousses autonomes, qui pousse directement sur son tronc.

Au Maroc, il est fréquent de trouver les plus beaux spécimens de palmier nain dans les cimetières (ou koubas). En effet, ces espaces protègent les troncs fibreux du broutage des troupeaux, et leur permettent ainsi de se développer. 

En cuisine sauvage, le bourgeon blanchâtre des jeunes plantes peut être consommé cru ou cuit mais son goût est fade, et sans grand intérêt gustatif. Il aurait été consommé en Afrique du Nord et en Sardaigne à la façon d’un chou-palmiste comme aliment de disette salé ou sucré. En médecine populaire, ses fruits ont été utilisés pour leur propriété astringente.

USAGE. Les fibres de ses feuilles étaient autrefois utilisées comme crin végétal, pour rembourrer matelas, fauteuils et coussins. Elles servaient également à tresser des cordes, paniers (couffins) ou des bâts d’ânes.

INSOLITE. Cette plante est à l'origine du jour « chamerops » qui désigne le quatorzième jour du mois de floréal dans le calendrier républicain, soit l'équivalent du 3 mai dans le calendrier grégorien.

 

Photo/ FloraTrek

 

 

Saghro 16

Et des profondeurs de la terre remontent des pierres étincelantes...

Quand l'azur du ciel rejoint l'azur de la terre !

Buis

Buxus balearica Willd (Buxacées)

Baks (ar), Bakks (am), Buis de Mahon (fr), Boj balear (es), Balearic box (en)

A l’état sauvage aux Baléares, en Andalousie  et en Sardaigne, le Buis de Mahon (du nom d’une ville des Baléares) est également très présent au Maroc, jusqu’à des altitudes de 2 200 m, 

 

Le Bakks se rencontre ainsi aussi bien dans les forêts claires et sèches de Chêne vert et de Thuya de Berbérie, que de Genévrier rouge et de Cèdre du Rif, du Moyen Atlas et du Haut Atlas Oriental.

 

Dotées de feuilles plus grandes que le Buis commun (Buxus sempervirens), il est relativement peu utilisé en horticulture, notamment en art topiaire. Au Maroc, son feuillage est haché, puis mélangé à la terre agricole, comme engrais vert.

 

En homéopathie, le buis est fréquemment utilisé pour lutter contre les rhumatismes, la fièvre ou les diarrhées. En pharmacopée végétale, il doit être manié avec précaution, car ses feuilles contiennent de la buxine qui est toxique.

 

INSOLITE. Son aspect brillant après polissage en fait un matériau très utilisé pour faire des pièces d'échecs.

Photo/ FloraTrek

Saghro 15

Un gisement de cuivre a été récemment découvert au coeur du Saghro. Nous bénéficions de cette nouvelle route, où les chauffeurs gagnent durement leur vie.

Rudolf Steiner

On pose devant soi la graine d’une plante.

"Il s’agit de faire naître dans l’âme face à cette chose insignifiante les pensées justes et à travers elles certains sentiments.

Il faudra tout d’abord se rendre clairement compte de ce que l’on voit vraiment avec les yeux.

On notera la forme, la couleur, ainsi que tous les aspects de la graine. Puis on considérera ce qui suit:

De cette graine sortira lorsqu’elle aura été mise en terre une plante aux multiples formes. On se représentera cette plante en esprit. On l’élaborera dans son imagination, puis on se dira l’image que je viens de me représenter dans mon imagination sera plus tard réellement tiré de la graine par les forces de la terre et de la lumière.

Celui qui appréhendera cette pensée en toute clarté et qui la vivra intérieurement pourra se forger l’idée suivante accompagnée du sentiment juste. Il se dira dans la graine repose dissimulée la force de toute la plante. Tout ce qui plus tard sortira d’elle.

La graine réelle recèle quelque chose d’invisible, dont l’objet factice est dépourvu. On dirigera ensuite ses sentiments et ses pensées vers ce qui se dérobe au regard. On se dira ce qui se cache ainsi se transformera plus tard en une plante visible qui apparaîtra avec sa silhouette et ses couleurs. On suivra le cours de ces pensées. L’invisible se manifestera visiblement.

Si je ne possédais pas la faculté de penser, alors ce qui ne deviendra visible que plus tard ne pourrait pas me venir à l’esprit dès maintenant. Il faut le souligner clairement. Ce que l’on pense doit être également ressenti intérieurement avec intensité et sans que des pensées perturbantes ne s’immiscent.

Il faut calmement ressentir en soi ce que l’on vient d’évoquer et laisser le temps à cette pensée ainsi qu’au sentiment qui s’est uni à elle à s’implanter en quelque sorte dans l’âme."

Rudolf Steiner, méditation sur la graine.

Je souhaitais partager avec vous ce magnifique texte de l'anthroposophe autrichien, lue par Leili Anvar, dans l'excellente émission de Frédéric Lenoir, "les racines du ciel", avec Mohamed Taleb. 

Pour réécouter l'intégralité de l'émission sur podcast sur France Culture: Rudolf Steiner et l'anthroposophie, avec Mohamed Taleb.

Photo/ FloraTrek 2013/ Withania adpressa

Saghro 14

No comment 

Oeil de la Brebis

Asteriscus pygmaeus (Astéracées)

Odontospermum pygmaeum (DC.), Astericus aquaticus (L.), Clou de terre, Astéroïde pygmée, Titt n'tili, Musmar el Ard, Nesrim (ar) 

Soumise aux rudes contraintes des climats désertiques, l’Astéroïde pygmée a adopté pour survivre la même stratégie que de nombreuses autres espèces des régions sahariennes, avec qui elle partage le nom de « Rose de Jéricho ».

Comme l’Anastatique (Anastatica hierochuntica), ses bractées se referment et persistent très longtemps. Puis elles s’ouvrent dès qu’il pleut.

Je vous laisse admirer ce magnifique "timelapse" que nous propose PablitoC4.

Photo/ FloraTrek 2013

 

Saghro 13

Ce rocher s'appelle la marmite du bédouin. Hammou m'a raconté une légende Amazigh où il était question d'un trésor caché sous ce rocher, et d'un bédouin... et j'ai oublié le reste !