Bonne Année 2010

saveurs et paysages de l'île de Madère.

 

Joyeux Noël

 

Photo/ FloraTrek 2005

Musée de l'Homme... et de ses plantes

Le musée de l'homme rouvrira ses portes en 2012. Une partie des collections a déjà quitté le Palais du Trocadéro pour le Musée du quai Branly (dont le jardin a été créé par Gilles Clément, paysagiste et écologiste renommé).

Jean-Pierre Mohen, le responsable du chantier de rénovation, s'est donné comme mission de nous  faire comprendre l'évolution des hommes sur 8 millions d'années, et leur interaction, avec les animaux, les territoires, le climat...et les végétaux.

Rendez-vous en 2012.

Photo/ Figurine Teotihuacan - Jastrow.

 

La canne de provence

Cette plante commune dans le midi de la France est souvent utilisée en haies brise-vent. Mais elle permet également de fabriquer les flutes Ney, "lance" en turc. Les meilleures canes de bambou (kamis) sont coupées entre Novembre et Février dans la région d'Adana et d'Antaka (Antioche).

Arundo donax fournit aussi les meilleures anches du monde (lamelle de bois, qui en vibrant met l'air contenu dans l'instrument en vibration), pour clarinettes, saxophones, hautbois, cornemuse...

Enfin, ces roseaux sont utilisés dans la confection de calames, instrumens d'écriture et de calligraphie (notamment orientale).

Arundo donax (Poacées)
Graminée (1 à 6 m de haut). Feuilles grandes, effilées, retombantes, glauques, et panicules terminales d'épillets de couleur vert pâle. Fruits : caryopse (fruit sec type des graminées). Habitat type : roselières méditerranéennes.

Grégorio Vaz, dit "Kodé di Dona"

Sur l'île de Santiago, l'île la plus grande et la plus habitée du Cap Vert, a vu le jour, de l'année 1940 Grégorio Vaz, dit Kodé di Dona. Comme dernier enfant, il hérite du surnom de Kodé di Dona, soit "le cadet de sa mère". A l'âge de 27 ans, il reçoit son premier accordéon diatonique. Il est communément reconnu comme le père du funana.

Le Funana est le résultat d'un détournement de l'instrument européen par la population noire marginalisée. Les joueurs de Funana n'avaient pas bonne presse avant l'indépendance du pays en 1975. Funana était synonyme de "fêtes mauvaises où l'on joue de l'accordéon", "musique qui engendre beuverie et bagarre au couteau". De fait, l'accordéoniste de Funana ne saurait se passer d'un joueur de ferrino, qui râcle inlassablement une barre de fer, une cornière métallique, avec un simple couteau de cuisine...

Le Cushag de l'Ile de Man

Le Séneçon Jacobée est appelé Cushag sur l'île de Man, dont il est l'emblème floral, officieux, et une  muse locale. Ainsi la poétesse Joséphine Kermode l'avait pris comme nom de plume. Jacobaea fait référence à la période de floraison, proche de la Saint-Jacques (25 Juillet), d'où son nom également d'Herbe de St Jacques. Senecio est un dérivé de senex : vieillard par allusion à leurs aigrettes blanches qui rappellent les cheveux d'un vieillard.

Toute la plante est toxique, et un poison puissant pour le bétail (chez qui elle peut conduire à une altération mortelle du foie). En effet, elle contient entre-autres des substances cancérigènes. Pourtant, dans l'antiquité, le Séneçon Jacobée rentrait dans la composition d'un aphrodisiaque, appelé Satyrion. Satyrion est le nom d'une nymphe italienne de la région de Taranto. Son union avec le dieu Poseidon aurait créé Taras (le fondateur de Taranto). Un peu compliqué tout de même...

Senecio jacobaea (Astéracées)

Plante dressée de 30 à 100 cm. Tige dressée, anguleuse marron rouge striée. Fleurs jaunes en capitules nombreux, dispersés sur un plan en formant une fausse ombelle. Feuilles larges découpées ou dentées. Fruit glabre, graine dotée d'une aigrette soyeuse blanche. Floraison : Juillet à septembre.

 

The Cushag

Now, the cushag, we know, must never grow

Where the farmer's work is done;

But along the rills in the heart of the hills

The Cushag may shine like the sun,

Where the golden flowers

Have fairy powers

To gladden our hearts with their grace,

And in Vannin Veg Veen,

In the valleys green,

The Cushags have still a place.

Joséphine Kermode (1852-1937)

Photo/ FloraTrek 2007

 

La hutte de Dersou Ouzala

Akira Kurosawa, dans son film "Dersou Ouzala", nous raconte l’histoire d’une rencontre entre un géographe russe, Vladimir Arseniev, et un chasseur sibérien, Dersou Ouzala, au cœur des territoires alors inexplorées de la vallée de l’Oussouri, à la frontière chinoise.
Dersou Ouzala, vit dans la forêt, du commerce des peaux de zibelines depuis le décès de sa femme et de son fils emportés par une épidémie de variole.
Un message d’amour et de respect de la nature s’exprime avec une grande force dans ce film écologique d’une rare beauté visuelle.

 

 

 

A un moment, Vladimir et Dersou s’égarent au crépuscule dans une toundra balayée par un blizzard, au bord d’un lac gelé. Dersou a l’idée de construire une hutte avec des bales de graminée, très nombreuses à cet endroit. Les deux hommes seront sauvés par l’ingéniosité de Dersou et par sa culture golde (ethnie minoritaire sibérienne).

 

Les graminées en question sont très certainement des Spartina pectinata (ou marsh-grass).
Elle pousse fréquemment sur les prairies humides, et son mode d’expansion, par rhizomes, lui permet de coloniser rapidement les étangs, plans d’eau et autres lacs. Son feuillage arqué tourne à un doré éclatant en automne. Ses épillets atteignent 2 à 3 m de haut en août et chacun d’eux portent des centaines de minuscules graines pourpres.

Insolite

 

 

 

 

Snezana Gerbault, aidé de Marcel Bournérias, a réalisé un ouvrage remarquable autant par la richesse des spécimens photographiés que de la qualité du texte.
Gingko Biloba, Welwitschia mirabilis, Yucca brevifolia, Argyroxiphium sandwichense,…autant de plantes parfaitement adaptées à leur environnement.

Photos : Wikimedia commons, Wing-Chi Poon, Laurascudder(cc-by-sa).

 

 

 

Into the Wild

Dans cet excellent film de Sean Penn, le personnage principal, Christopher McCandless (inspiré de l’histoire vraie de John Krakauer) fuit la civilisation, diplôme en poche, à la recherche de lui-même, et finit par décéder au fin fond de l’Alaska d’empoisonnement.

Affamé, son erreur aura été d’avoir confondu deux plantes sauvages:

La première, « Wild potato » (Hedysarum alpinum) est comestible (on l’appelle d’ailleurs la carotte de l’Alaska) ; la deuxième, « Wild sweet pea » (Hedysarum mackenzii) est vénéneuse, et mortelle, en l’absence de traitements adaptés.

Il est vrai que la confusion entre ces deux espèces du même genre est possible (cf photos).

 

« Wild potato » (Hedysarum alpinum) et

« Wild sweet pea » (Hedysarum mackenzii)

 

 

 

 

 

 

Raison de plus de se procurer le livre de référence des ethnobotanistes qui se rendraient dans la région : Tanaina Plantlore de Dena’na K’et’una (an ethnobotany of the Dena’ina indiana of Southcentral alaska).

Un ouvrage difficile à trouver, même sur internet !
photos: dean martin, jessie harris.

Les jardins magiques (2)

Le Jardin en partage était le thème retenu de cette année. Difficile de résister à l’appel de ce lieu magnifique, et comme d’habitude les installations sont toutes d’une très grande qualité.

J’ai relevé plus particulièrement les idées de :
-    Michel Pena et son jardin poubelle,
-    Jean-Marc Schneider et Maurice Marchesi, pour leur utilisation du chou romanesco (Brassica oleracea var. botrytis) et des fougères,
-    Michaël Monzier et ses vasques d’eau vives (à découvrir l'atelier coralis: http://www.fontainecoralis.com/).

 

Cette année, mon jardin préféré est celui de Florence Mercier, « Graines de conscience ». La paysagiste, inspirée, nous fait voyager autour du monde, l'Océanie, l'Europe, l'Afrique et l'Asie au travers de fragments de paysages symbolisant un continent. La visite s’achève sur une remarquable fontaine d’ardoises.

Vivement l’année prochaine !

Ma galerie...

ChaumontSurLoireFestivalInternationalDesJardins?feat=dire...

La galerie de l'internaute...

d-incroyables-jardins-a-visiter-en-quelques-heures.shtml

 

Meubles naturels

Dans les montagnes du Queensland, en Australie, un couple d'artistes, Peter et Becky, ont eu l'idée originale de laisser la nature créer son propre mobilier.

Le résultat en images visible sur leur site Pooktre Tree Shapers est époustouflant !

(Leur bois préféré est celui du Prunier sauvage, ou Prunelle).

Photo/ Pooktre Tree Shapers

Les jardins magiques

Unique et rare, situé sur les bords du fleuve royal entre Amboise et Blois, le domaine de Chaumont-sur-Loire offre un magnifique panorama sur la vallée classée au Patrimoine mondial de l’Humanité, le domaine de Chaumont-sur-Loire.

Magique et hors du temps, le château est digne des contes de Perrault.
Ses jardins et cet environnement naturel inspirèrent Jean-Paul Pigeat qui créa en 1992 le Festival International des Jardins. Le principe du festival est simple : le parc dessiné par Jacques Wirtz comporte 26 parcelles entourées de haies de hêtre et de charme, d'environ 240 mètres carrés chacune.
Cette année, le thème était « Mobiles! pour un jardin en mouvement ».

Curieusement Gilles Clément, grand théoricien du jardin en mouvement n’était pas représenté (sauf erreur de ma part). Difficile cette année de faire un choix parmi toutes ces installations d’aussi grande qualité.

J’ai retenu deux installations :

 Pierre Georget et Matthieu Douane nous propose une pixellisation du jardin, et leurs miroirs reflétant Dianthus deltoides ‘Flashing Light’, Cyperus Papyrus ou Origanum ‘Kent Beauty’ sont de purs ravissements.

 

Le travail tout en abîmes de Stewart Hiccks, Keith Mitnick et Mireille Roddier laisse se détacher entre-autres les cerisiers sauvages.

J’ai aussi beaucoup apprécié le voyage au bout de la tomate de Sandrine Feutry, ou le jardin volcanique de Ye Li.