Erratum

J’ai feuilleté récemment « le petit guide de survie » de Ken Griffiths, en me focalisant (bien sûr) sur les usages de plantes sauvages préconisées aux apprentis robinson.
Et là surprise, tout d’abord, je ne trouve que très peu de références.
Mais beaucoup plus grave, le Laurier rose (Nerium aulander) est dépeint comme une espèce utile et comestible (?!).
Cette courte citation (extraite de Wikipédia) la présente sous un jour très différent :
« Le laurier rose est une des plantes les plus dangereuses dont toutes les parties sont toxiques (présence d'hétérosides cardiotoniques). L'ingestion d'une simple feuille peut s'avérer mortelle pour un adulte, en raison des troubles cardiaques souvent provoqués. Les circonstances d'intoxications sont le plus souvent des accidents chez l'enfant. Il a même été utilisé à des fins suicidaires et abortives. En 1808, durant la campagne d'espagne, des soldats de Bonaparte firent rôtir lors d'un bivouac des agneaux sur des broches de laurier rose, et en moururent. »

J’imagine que l’erreur provient de la traduction.
En effet, le Laurier sauce (Laurus nobilis), encore appelé Laurier des cuisinières est parfaitement utile et comestible, et parfume toutes les grillades, sans danger.

Encore une fois, la lecture de livres, la consultation de sites ou de blogs (malgré toute l’attention qu’y consacrent leurs auteurs) n’exemptent pas d’être d'une extrême prudence, en cas de doute sur l’identification d’une plante sauvage, et dans le doute de consulter systématiquement un professionnel (pharmacien..).

L'énergie des algues

Même si le cours du baril de pétrole vient de toucher un point bas (soit 38$ le baril de brent), la reprise de la croissance mondiale, et son appétit insatiable d’énergie devrait raréfier un peu plus cette source d’énergie fossile, et indiscutablement finie.

A moins de changer radicalement de modèle (cela reste une option), il nous faudra donc trouver (très vite) de nouvelles sources d’énergie. Parmi le foisonnement des technologies, des idées anciennes relookées (l’éolienne et l’hydrolien, les moulins à vent et à eau du 21ème siècle), des idées véritablement nouvelles apparaissent, comme par exemple, les Algocarburants.

Aussi appelés algues carburants, ou biocarburants de troisième génération, sont des biocarburants produits à partir de microalgues. Les microalgues sont des organismes variés, qui se développent par photosynthèse et dont la prolifération s'étend à des milieux aux caractéristiques très différentes et parfois très inhospitalières tels que les déserts, les icebergs et aussi les murs des maisons et les flaques d'eau! Les algocarburants sont des carburants « marins », qui sont encore au stade de la recherche pour en améliorer le coût à échelle industrielle et donc les rendre compétitifs avec les autres carburants ou agro-carburants.
Il faut savoir que le rendement des micro-algues, à partir desquelles ont obtient de l'huile, est jusqu'à 30 fois supérieur à celui de végétaux utilisés classiquement comme le colza ou le tournesol par exemple.
Par ailleurs, elles offrent un grand nombre de co-produits permettant d'augmenter leur rentabilité, qui pourraient être utilisés dans l'agroalimentaire, mais aussi les engrais, ainsi que dans le domaine pharmaceutique pour les vitamines, les sucres, les oligoéléments et les antioxydants.

Cette industrie naissante intéresse fortement les financiers. Ainsi, en pleine crise de liquidités, en 2008, les sommes injectées dans l’industrie des algocarburants ont atteint le niveau record de 179,5 millions de dollars au cours des trois premiers trimestres contre 32 millions en 2007 (source : http://cleantech.com/)
En Europe, les recherches sont emmenées par le consortium français Shamash (basé à l’INRIA).
Aux Etats-Unis, des start-ups se sont constitués comme Sapphire Energy ou Livefuels.
2 groupes de microalgues sont prometteurs : les algues rouges et algues vertes (ancêtres de TOUTES les plantes terrestres), et les Chromalvéolates (apparues il y a un milliard d’années).
On estime entre 200 000 et plusieurs millions le nombre d’espèces d’algues existantes, soit une population bien supérieure aux 250 000 espèces de plantes supérieures recensées.
Quand la biodiversité vient au secours de nos modes de vie !!

Un article pour approndir la question, avec la Société Botanique de Paris : publications

photo: steve jurvetson

La destruction de la biodiversité continue.

Chaque année, entre 17 000 et 100 000 espèces disparaissent de notre planète.
Au cours du 21ème siècle, 100 000 des 300 000 espèces de plantes et de fleurs risquent de disparaître.
D’ici 2030, un cinquième de toutes les espèces vivantes pourrait disparaître.

L’inquiétude est encore plus grande en ce qui concerne les forêts, 80% de celles existant il y a 8000 ans ont aujurd’hui disparu. Or elles nous fournissent du bois, oxygènent l'air, purifient l'eau, préviennent l'érosion et les inondations, tempèrent le climat, transforment les déchets en nutriments ou en matières premières telles que le pétrole et le gaz.
Cette perte irrémédiable de richesse  a également un coût économique chiffré.

D’après une étude initiée par l’Union européenne et le ministère allemand de l’environnement, l’impact économique de la perte de la biodiversité dans les zones forestières représenterait entre 1350 et 3100 milliards de dollars d’ici 2050. L’appauvrissement de la vie sous-marine coûterait quant à lui, 100 milliards de dollars.

Vous pouvez consulter sur le site de l’UICN la liste rouge des espèces en danger (www.uicnredlist.com)

En 2009, attirons l’attention de tous sur ce drame !

FloraTrek vous offre une carte de vœux pour souhaiter une meilleure année 2009 à la planète.

carte de voeux floratrek 2009.pdf

photo: aloe dichotoma (namibie), by Andrew Massyn.

La trame verte et bleue

Le nouveau Conseil national du paysage a été installé le 20 novembre 2008 par Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie et Hubert Falco, Secrétaire d’Etat chargé de l’aménagement du territoire, sous la responsabilité de Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire.

« Le paysage est la clé pour faire le lien entre le territoire et le développement durable. Si nous voulons réussir le Grenelle de l'environnement, il faut remettre du sensible, du ‘visuel' au cœur de nos actions d'aménagement du territoire. La qualité des espaces s'apprécie toujours, en premier, avec le regard. Nous devons développer une réelle ‘intelligence de l'espace'. C'est toute une ingénierie du développement durable qui doit se mettre en place, dans laquelle l'approche par le paysage est tout à fait structurante" a déclaré le secrétaire d'Etat en charge de l'aménagement du territoire » a pu déclaré Hubert Falco.

En pratique, trois ateliers thématiques vont être mis en place, au sein du Conseil national du paysage :
-    un atelier sur les paysages et la publicité (entrées de ville, urbanisme commercial...),
-    un atelier sur les paysages et l'énergie (énergies renouvelables, rénovation thermique des bâtiments…),
-    un atelier sur les paysages et la biodiversité et les paysages (nature en ville, trame verte et bleue, écoducs...).

Qu'est ce qu'une trame verte ? une trame bleue ?

« La trame verte est un outil d’aménagement du territoire, constituée de grands ensembles naturels et de corridors les reliant ou servant d’espaces tampons, reposant sur une cartographie à l’échelle 1:5000. Elle est complétée par une trame bleue formée des cours d’eau et masses d’eau et des bandes végétalisées généralisées le long de ces cours et masses d’eau…

La trame verte et bleue est pilotée localement en association avec les collectivités locales et en concertation avec les acteurs de terrain, sur une base contractuelle, dans un cadre cohérent garanti par l’Etat…
(Ces objectifs sont…) :

- Restaurer la nature en ville et ses fonctions multiples : anti-ruissellement, énergétique, thermique, sanitaire (eau, air, bruit, déchets), prévention de l’usage de produits chimiques, esthétique, psychologique.
- Acquérir 20 000 hectares de zones humides contre l’artificialisation.
- Prévoir des bandes enherbées et zones tampons végétalisées d’au moins 5 m le long des cours et masses d’eau inscrites dans les documents d’urbanisme.
- Restaurer les continuités pour les écosystèmes d’eau douce ; effacement des obstacles les plus problématiques à la migration des poissons après une étude ayant permis de les identifier.
- Assigner aux PLU des objectifs chiffrés de lutte contre la régression des surfaces agricoles et naturelles. Un travail sur les incitations possibles pour limiter le foncier artificialisé sera effectué d’ici fin 2008 (notamment zones agricoles protégées, et fiscalité sur les sols imperméabilisés). »

Le programme est ambitieux. Mais comme beaucoup d’autres, j’espère que la crise économique tant redoutée ne viendra pas remettre en cause ces belles réformes.
La biodiversité végétale et animale est une richesse, un patrimoine à protéger, et à valoriser.

Les plantes sont notre passé, nos origines, nos racines, et tous nos futurs possibles.

source : www.legrenelle-environnement.gouv.fr/

L'Açai, Amazonie et sushi (euterpe oleracea)

L’hiver est là avec plusieurs semaines d’avance, et comme tout le monde, je m’active pour clore cette année, et préparer la suivante. D’ailleurs, le programme FloraTrek s’annonce copieux et en tout cas, plus réjouissant que la situation économique en 2009.

Une randonnée botanique d’une semaine aux canaries, sur l’île de la Gomera, des randonnées aux quatre coins de l’ile de France (Vexin, Forêt de Rambouillet, Forêt de Carnelle, Forêt d’Orient…), des visites de Jardin botanique (Chaumont sur Loire, Kew gardens..), des stages d’herboristerie… En attendant, je continue à explorer mon environnement direct.

L’Euterpe Oleracea est ma découverte du jour, et quelle découverte ! En effet, cette espèce de palmier (de la famille des Arecaceae), originaire d’Amérique du Sud produit une baie sauvage aux propriétés miraculeuses, les baies d'Açaï. Ainsi, elles auraient des qualités antioxidantes, antibactériennes, anti-inflammatoires et antimutagènes. Elles soutiendraient le système cardiovasculaire.

Mieux, d’après une étude récente de l’University of Florida, elles auraient des propriétés anticancéreuses. Publié dans le Journal of Agricultural and Food Chemistry, l'étude a montré que des extraits de baies d'açai (a-ssa-é) ont déclenché une réponse d'auto-destruction jusqu'à 86 pour cent des cellules  de leucémie testées, a dit Stephen Talcott, un professeur adjoint de l'Institut de l'UF d'Alimentation et des Sciences Agricoles.(UF’s Institute of Food and Agricultural Sciences). Après vérifications (merci wikipédia), le potentiel antioxydant de l’Açaï serait moindre que d’autres fruits plus courants. « potentiel antioxydant par ordre décroissant : acerola> mangue> fraise> raisin> açaï> goyave> murier> graviola> fruit de la passion ».
En Amazonie, les natifs de la région du nord du Brésil, consomment depuis des centaines d'années le « fruit qui pleure » du « palmier pinot » (ou « wasséï », « manaka », « murrapo »). Plus récemment, il est consommé comme boisson énergisante dans toutes les salles de sport brésiliennes, et sur les plages, en sorbet.

Par chance, mon sushi shop préféré distribue une boisson à bases d’açaï (www.joozi.fr), qui fait ressortir son goût de chocolat et de baies parfumées. Voici une idée de cure toute trouvée pour bien passer cet hiver glacial !

Photos : www.nonispania.com

Insolite

 

 

 

 

Snezana Gerbault, aidé de Marcel Bournérias, a réalisé un ouvrage remarquable autant par la richesse des spécimens photographiés que de la qualité du texte.
Gingko Biloba, Welwitschia mirabilis, Yucca brevifolia, Argyroxiphium sandwichense,…autant de plantes parfaitement adaptées à leur environnement.

Photos : Wikimedia commons, Wing-Chi Poon, Laurascudder(cc-by-sa).

 

 

 

Rubus Chamaemorus, la fraise de l'arctique

Au moment où la crise financière ravage les marchés (et un peu le moral de tout le monde), je me suis penché naturellement dans le fond de mon porte-monnaie. L’euro (valeur refuge face au dollar ?) est à la fête. Mon regard s’arrête sur une jolie pièce de 2 euros finlandaise.

Dessiné par Raimo Heino (1932-1995), elle a comme motif sur sa face nationale, une baie et une fleur de plaquebière. La plaquebière (Rubus Chamaemorus), appelée aussi ronce des tourbières, « ronce petit-mûrier » ou « chicouté » au Québec, est une plante vivace des pays nordiques où son fruit est utilisé pour les confitures.
Les fruits mûrs sont jaune d'or, mous et juteux. Ils sont riches en vitamine C, et donc apprécié à ce titre par les marins du nord et par les Inuits américains. Mangés frais, ils ont un goût âpre particulier, qui évoque un peu la térébenthine, dû à son contenu élevé en acide benzoïque.

 

Dans les pays scandinaves, ils sont souvent transformés en confitures, jus, tartes ou liqueurs, ou employées comme garniture de crèmes glacées. En Finlande, les baies sont aussi consommées de manière plus inventive, par exemple en accompagnement du « leipäjuusto » (fromage local, sorte de galette de fromage cuit). Au Canada, elles servent à aromatiser une bière spéciale et à faire de la liqueur. Les Canadiens en font également de la confiture, mais pas à la même échelle que les Scandinaves.

Merci au trésor Finlandais pour ce geste symbolique soulignant la fragilité de l’écosystème.

photo: hjortron

C'est la rentrée

L'excellent site Buddhachannel vous propose cette semaine de partir à la découverte des alicaments.

Je vous rassure; il ne s'agit pas d'une promotion de yaourts trafiqués, de pains farcis de substances non identifiés, ou d'un relooking marketing de produits parfaitement banals. Nos amis mettent l'accent sur des plantes aux principes actifs reconnus depuis des siècles, notamment par les cultures asiatiques. Il s'agit du Gingembre (zingiber officinale), Soja (glycine max) et Maytenus Llicefolia.

D'autres plantes symboles du Bouddhisme ont des propriétés actives: par ex, le Lotus sacré (Nelumbo nucifera Gaertn.) ou encore le Figuier des pagodes (ficus religiosia).

A bientôt pour une note spécifique sur ces plantes.

www.buddhachannel.fr

 

 

Ikéa et les orchidées

France Nature environnement et deux associations de protection de l’environnement des bouches du rhône  ont déposé une plainte au parquet d’Aix à l’encontre du géant suédois du meuble Ikéa, pour destruction d’espèces protégées dont des orchidées.

L’orchidée des marais (ophrys palustris) et l’orchidée de provence (ophrys provincialis) (photo: Marko Klüber) seraient mis en danger par les travaux de défrichement d’un terrain cédé au groupe suédois Ikéa, sur la commune de Fos-sur-Mer.
Le 17 octobre 2007, le Conseil nationale de protection de la nature (CNPN), organisme dépendant du ministère de l’Ecologie, a donné un avis favorable à Ikéa pour la destruction des orchidées et ce, en vertu des mesures compensatoires proposées par la firme sudéoise, dont le financement des recherches.

Ikéa se déclare surpris de cette plainte, son directeur du développement durable et de la communication confiant à l’AFP que « tout a été fait  dans les règles, nous avons toutes les autorisation et les délais de recours sont dépassées ».

A suivre…

© AFP
photos : Franz Xaver, Marko Klüber (http://www.m-klueber.de/)

Meubles naturels

Dans les montagnes du Queensland, en Australie, un couple d'artistes, Peter et Becky, ont eu l'idée originale de laisser la nature créer son propre mobilier.

Le résultat en images visible sur leur site Pooktre Tree Shapers est époustouflant !

(Leur bois préféré est celui du Prunier sauvage, ou Prunelle).

Photo/ Pooktre Tree Shapers

Reconnaître facilement les plantes

 

Photo/ FloraTrek 2009

François Couplan, l’un de nos plus grands botanistes européens, a mis au point un système permettant d'identifier les plantes communes de nos régions grâce à l’emploi de critères tactiles, olfactifs, et parfois gustatifs, en plus de la vision. Il vous l'explique dans un guide, paru aux éditions delachaux et niestlé: Reconnaître facilement les plantes : Identifier, toucher, sentir, goûter

Indispensable pour tous les amateurs de botanique: 

Vous pouvez également vous procurer un autre de ses ouvrages de référence pour tout amateur de cuisine sauvage: Le régal végétal : Plantes sauvages comestibles

La plus belle histoire des plantes

Photo/ FloraTrek 2010

Durant plus de deux milliards d'années, la vie sur terre est restée exclusivement végétale jusqu'à ce qu'apparaisse une nouvelle branche, animale, issue de la première qui continue de se diversifier, de se ramifier.

Curieusement, pour pouvoir respirer, toute forme de vie animale (hommes, poissons, insectes, oiseaux.) a besoin des végétaux dont elle se nourrit directement ou non. Ce paradoxe démontre à lui seul l'importance de ce monde végétal, silencieux et méconnu, auquel est dédié cet ouvrage. Et les plantes s'avèrent être des objets d'études passionnants, un univers aux évolutions incessantes mais sur une échelle de durée différente de la nôtre.  

Jean-Marie Pelt, professeur de biologie végétale et de pharmacognosie, expose les grandes étapes de la vie végétale, leur adaptation à la terre ferme, puis leur développement sur la planète jusqu'à ce que les hommes se mettent à l'agriculture et finissent par substituer les lois du marché à celles de la nature.

Marcel Mazoyer est ingénieur agronome. Sa contribution à cette Plus belle histoire des plantes s'intéresse à l'histoire des cultures, depuis le néolithique jusqu'aux organismes génétiquement modifiés.

Théodore Monod s'exprime dans la dernière partie de ce livre où il spécule avec les deux autres savants sur le futur de la nature, en particulier sur l'alarmante progression des déserts. Cet ouvrage entraîne le lecteur dans une captivante série d'aventures insoupçonnées et fort instructives.

La Plus Belle Histoire des plantes
Un livre pour enfin comprendre comment tout a commencé. Indispensable